Comment çà, vous prenez pas mon bordeaux ?

Publié le par Ronuick

Je sais pas ce qui a pris à nos technocrates d'inventer les gros billets : vous savez : les jaunes et les bordeaux . Certainement pour faire plaisir aux plus riches qui en avaient marre de compter leur billets. Au moins, comme cela, ils avaient moins de risque de se faire une tendinite aux doigts. Et ca fait autant de fois moins à lécher son doigt.Langue tirée

Bref.

 

Le client arrive et demande, au caissier, péremptoirement :

"Un menu machin là" faut-il en le montrant du doigt. (tu sais pas lire ? moi, je dois me contorsionner le cou)

"Bonjour ! Vous voulez dire un King peut-être" Criant

"Peu importe le nom. Tant que c'est de la bouffe".

"Bonjour quand même. Ca fera 6,30, s'il vous plait" (Certains caissier(e)s ont pris mon habitude d'insister sur certains mots oubliés).

Le gars farfouille dans sa poche et en sort un billet de 500.Avare Moment électrique. Je suis sûr que de l'autre côté du restaurant il y a un type qui l'a vu. ca fait comme un éclair bordeaux.

- "Aaah, désolé, Monsieur, je ne peux vous l'accepter !" fait le caissier qui sourit intérieurement parce qu'il sait qu'il va y avoir du sport.

"Comment ca ! Appelez moi un responsable." (Ben oui le caissier est trop con pour savoir ce qu'il faut refuser ou pas !)

"Je suis là monsieur Innocent", fais-je limite obséquieux en arrivant, ayant observé la scène.

"Ah ! Vous voilà ! (genre j'ai attendu trois plombes). Prenez ce billet !

"Je ne sais pas si vous avez bien entendu le caissier" (je refais mon Columbo, ca les énerve toujours). "Moi de là où j'étais, j'ai bien entendu "je ne peux pas vous le prendre".

A côté, le caissier commence à pouffer.

Le type est un peu interloqué (c'est quoi ce fast-food où l'on répond au client ?!?)

"Comment ca ? C'est de l'argent ! Vous devez me l'accepter !" (C'est bien connu, l'argent gouverne le monde)

- Ah je voudrais bien monsieur (Langue tirée), mais je n'ai pas assez de monnaie !

- Quoi ? Mais ce n'est pas vrai !

- Je vous répète, Monsieur,  que je n'ai pas assez de monnaie. Point.

-Quoi, une boite comme la votre n'a pas de monnaie ? C'est impossible. Vous mentez !

- Ecoutez, je vais pas vous faire un inventaire de mon coffre ! Et puis vous savez ce que vous avez dans la main ? C'est pratiquement le salaire mensuel de ce caissier ! (Mais c'est vrai quoi, m...e ! Le fisc devrait s'y intéresser un peu !)

Le gars hausse les épaules d'un air blasé.

- Ouaf ! C'est quoi ce job ? Ben tiens, je te dis que tu peux pas refuser !

-10 h par semaine pour payer ses études en master, Monsieur. (y en a marre de ces types qui croient que ceux qui bossent dans les métiers de service son tous des cons Criant )J'ai l'impression que vous ne comprenez pas quand je vous parle ! Criant

Autour de nous, les clients et les émployés regardent la scène avec autant d'intérêt qu'une finale Federer Nadal.

- Si je comprends très bien. Et j'ai des droits mon petit ami ! (Ah bon, on est amis maint'nant ?)

-(Surpris j'ai peur)Bon,(je soupire en levant les yeux au ciel genre "tu me gonfles")  je vais vous le prendre !"

L'instant est solennel.. Bref moment de silence. Même la friteuse a arrêté de bipper… L’autre pense qu’il a gagné, le caissier retient son souffle, une serviette poussée par le vent dévale sur le parking,  à l’extérieur le camion de pompiers sirènes hurlantes passe comme au ralenti, une goutte de sueur goutte sur mon nez. La caméra de Siergo Leone fait un gros plan sur le dit appendice, dans mon cas grevé de points noirs. Et je souris en tendant la main, accueillant comme il se doit son bifton. Rigolant

- Par contre, comme le prévoit la Loi, Rigolantje ne vous rends pas la monnaie !

L'autre manque de s'étrangler. Faut dire qu'il y a de quoi ! Le menu passe de 6 euros à 500 euros en moins de 2'32". L'inflation de la 'Allemagne de 1923 ou du Zimbabwe peut aller se rhabiller.

"Ben oui Innocent. C'est très précisément l'article L-112-5 du code monétaire et financier, Monsieur. Vous l'ignoriez ?Surpris"

Il va sans dire que le gars n'a pas d'autre argument à faire valoir et sort miraculeusement un billet de 10... Tellement plus prolo.

Celui qui est un peu curieux tentera "Mais qu'est ce qu'il raconte cet article".

A vous de vous pencher vers l'outrecuidant en ponctuant chaque syllabe :

"Il appa-rti-ent au cli-ent de fair-e l'app-oint".

 

Publié dans La minute

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T
<br /> <br /> excellent...............<br /> <br /> <br /> +10000000000000000000000000 <br /> <br /> <br /> <br />
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T
<br /> Ah oui! Bonne chose à savoir ça! J'aurai de quoi répondre maintenant.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br />  Oui, ca sert parfois de regarder un peu les codes... Mais celui-là m'avait marqué car c'ets une très vieille loi (de 1790)...<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Pure excellence ! Tu m'as fait ma journée. Accroche-toi !<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Extra. J'avais presque peur que vous ayez effectivement fini par céder à ce con.<br /> Et comme ca manque à votre article :<br /> http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006643951&cidTexte=LEGITEXT000006072026&dateTexte=20100520&oldAction=rechCodeArticle<br /> <br /> <br />
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