Les clients rêvés : le cauchemar !
Il y parfois pire que les vrais clients, il y a les clients dont on rêve, littéralement. ceux qui vous otent le sommeil ou qui vous le gachent à un point tel que vous n'avez même pas l'impression d'avoir dormi et que vous voudriez compter votre nuit en heures supp.
Cela s'est encore passé cette nuit (oui, ça se passe surtout après une fermeture longue et difficile). Car nous avons eu du monde jusque tard, avec un drive comme on dit "blindé". C'est, si vous imaginez, avec une file de voitures qui remonte jusqu'à l'entrée du parking à 00h30, à une demi-heure de la fermeture.
En rush est appliqué le principé taylorien bien connu : on fragmente les tâches pour accélérer le travail. Il y a donc un préposé à la prise de commandes, un autre qui encaisse, et deux autres qui assemblent et passent les commandes. Plus, bien sûr, tout le monde nécessaire en cuisine pour produire ce qu'il faut !
Donc, en soirée, le dispotsitif est réduit, et il n'y a, par exemple, qu'un guichet de prise de commande ET d'encaissement. Ce qui allonge considérablement le temps de réaction de tout l'ensemble. Ainsi, vous pouvez tomber sur des gens qui ne savent pas ce qu'ils veulent après avori passé une demi-heure dans la file (puisque je vous dis que le mouvement est ralenti), qui changent trois fois de commande et qui mettent trois plombes à payer ("attends, je te passe de la monnaie !").
Et pendant ce temps, les cuisiniers ne savent pas quels produits préparer (on va pas mettre des stocks de dingue à minuit) et la personne qui assemble els commandes ne peut rien faire tant qu'elle n'a pas la commande affichée ! Et ceux qui sont derrière n'ont toujours pas commandé.
J'ai donc mon truc perso : à une demi-heure ou vingt minutes de la fermeture, je sors avec mon ardoise de prise de commande. Ce qui fait que l'on revient au bon taylorisme et qu'en plus je fais fi de l'immobilisme des premiers instants et je remonte la file. Je fais le saumon, donc.
Ce qui permet à la cuisine d'anticpier plus facilement la production et donc le tout se réaccélère. A 1h00 je prends la dernière commande, je rentre, j'avertis mon équipe que "tout a été pris", qu'on ne rajoute rien et que lorsque tous les sandwiches et produits frits sont faits, on peut commencer à fermer la cuisine. Quand le dernier client est parti, il est 1h15.
Vous allez me demander : pourquoi est-ce que je ne sors pas plus tôt ? On le fait par épisodes, mais il y a aussi pas mal de boulot à faire au niveau adminsitratif. Donc...
La fermeture est enfin pliée, chacun rentre chez soi...Ouf.
Et on prend sa douche, on bouquine un peu et on s'endort. Sauf que dans le rêve, on est toujours au restaurant et que les clients arrivent encore et toujours ? Ils arrivent par des portes laissées ouvertes (comme en réalité lorsque des clients sortent sans nous prévenir et laissent les portes ouvertes derrière eux) mais avec parfois cetet absurdité propres aux rêves. Ainsi, cette nuit, toute une colonie de vacances vint prendre un petit déj soi disant gratuit à trois heures du mat' !
Remarquez la logique : dans mon rêve, l'heure avance également.... Mais on a beau se réveiller, se dire qu'on est dans notre lit, avec Anorak sous la tête, aussitôt qu'on se rendort on retombe dans le même rêve. Avec des tuiles pas possibles qui vous arrivent... Bref, vous ne vous reposez guère.
Et donc, oui, franchement, j'aimerais être payé en heures supp pour tous ces clients rêvés servis. Même des heures supp imaginaires m'aideraient !