La minute fast-food : le commercial et le manager con
La minute Fast food : Le commercial arrogant, sa grosse berline et le petit con de manager.
Ca pourrait être une fable, mais non. C'est bien réél !
Un type arrive au drive avec sa grosse bagnole, l'oreillette bluetruc vissée à l'oreille.
"Un hamburger" qu'il me fait.
Bon, je ravale mon énervement.
"Pardon, je n'ai pas bien entendu ?!" (Qu'ouï-je ? )
Le type daigne enfin remarquer ma présence (Ah bon, c'est pas une borne automatique ?) "Un hamburger j'ai dit !"
"Oui, c'est bien ce que je pensais. (je joue un peu au con, l'air navré ) Mais il manquait peut-être un mot d'introduction"
"Hein ?" me fait l'autre avec des yeux de merlan frit, bouche bée (ce qui me fait admirer son magnifique chewing-gum vautré sur la deuxième molaire au fond à droite.
"Vous savez, comme "Bonjour". Ou peut-être êtes vous Allemand ? "Guten tag" ou alors..."
Le type m'arrête d'un geste de la main alors que je montrais ma science linguistique. Pire que le Rodolphe de la pub.
"Oh tu va pas me les casser hein ! Tu sais qui je suis ?"
Je me penche vers le type.
"D'abord je ne vous permets pas de me tutoyer, ensuite je me fiche de qui vous pouvez bien être".
Le type me regarde méchamment. Il réfélchit une seconde (parce qu'il n'est pas préfet ou un truc comme cela il n'a pas de titre à faire valoir)
"Je suis un client !" fait-il comme s'il annonçait qu'il était l'héritier du trône de France enfin légitimé.
"Oui, c'est bien ce que je dis, je m'en fiche" fais-je en haussant les épaules de manière ostensible. Et il le voit bien ! (C'était fait pour)
"Comment ?" fait le gusse en glapissant presque.
"Ben comme de ma première couche", lui réponds-je candidement. (Ben oui, il me demande des précisions). 'Oui, oui, celle pleine de méconium" continue-je devant son mutisme.
"Le client est Roi !" tente t-il.
"Ben justement" continue je en prenant mon air le plus con, genre intello transi "savez-vous que Louis XIV était exquis avec ses sujets ? Il ne manquait pas une occasion de dire bonjour." (véridique !)
"Mais tu veux quoi ? Combien tu gagnes à faire ton boulot de merde ? " fait le type, qui commence à être perdu, là où d'habitude une bonne gueulante, un petit coup de champignon sur son accéléarteur de grosse caisse suffisait à faire taire toute veilleité de contestation de sa supériorité.
"Nous voudrions que vous nous donniez du bonjour avant toute chose.Et nous ne sommes pas au Québec, donc vous gardez vos "tu" pour vos amis."
"Oh ! je me casse !" fait-il en faisant crisser les pneus. L'estomac vide. En général, c'est quand on a les bourses vides après le bois de Boulogne qu'on accélère.
A l'employé qui est venu me demander qui c'était, j'ai répondu : "un malotru". Il a bien aimé le mot.
Toute ressemblance avec la minute blonde n'est nullement une coincidence. C'est une manière de rendre hommage à une bonne manière de rire.